Posséder un véhicule n’étant pas donné à tout le monde, les alternatives de transports au Bénin, sont multiples et jouent un rôle fondamental dans le quotidien de la population.
Ces alternatives se regroupent en quatre réseaux principaux : terrestre, ferroviaire, maritime et aérien. Les transports routiers, maritimes et aériens sont les plus fréquemment utilisés, alors que le trafic ferroviaire a régressé ces dernières années.
Transports au Bénin
Dans les années 2010, le Bénin disposait d’un important réseau routier de plus de 15 000 km, dont près de 10 000 km bitumés et le reste en routes en terre ou routes urbaines à Cotonou et Porto-Novo, la capitale.
À cela s’ajoutent plus de 3 400 km de pistes rurales, selon l’annuaire du ministère des transports de 2008. Les routes en général sont passables quand elles ne sont pas en chantier ou en mauvais état. En 2017, 51 % des routes bitumées étaient en bon état contre 65 % pour les routes en terre. Au nombre des sociétés d’Etat régulant ce secteur nous
Le transport terrestre inclut plusieurs modes adaptés aux besoins de chacun :
- La marche
- Le vélo
- Les tricycles
- Les véhicules particuliers et taxis-villes
- Les taxis-motos
- Les transports en commun (bus et minibus)
La marche
La marche est courante, notamment dans les grandes villes comme Parakou, Abomey-Calavi, Cotonou ou encore Porto-Novo.
Malgré la présence de trottoirs, leur occupation anarchique par les stationnements illicites, vendeurs d’essence frelatée et commerçants ambulants complique souvent la circulation piétonne. Des mesures récentes des préfectures visent à désencombrer ces espaces.
Le vélo
De plus en plus rare en milieu urbain, le vélo est pourtant une sérieuse alternative de transport face aux problèmes environnementaux liés aux changements climatiques. Le vélo cède la place à d’autres modes de transport. Le Bénin à ce jour ne dispose pas d’une offre globale de transport de vélo pour tous, comme le Vélib pour la ville de Paris, en France.
La culture du vélo est peu ancrée au Bénin, que ce soit dans les grandes villes ou les plus petites si on compare avec le pays voisin du Burkina Faso où le vélo occupe une place de choix notamment dans la vie des Ouagalais, même si cet usage diminue chez les citadins Ougalais et devient un marqueur des populations rurales.
Nos villes au Bénin, ne réservent pas de couloirs spécifiques aux deux-roues non motorisées. Ce qui peut renforcer le sentiment d’insécurité en roulant à vélo sur de grands axes routiers. Toutefois l n’est pas rare de rencontrer quelques cyclistes, le plus souvent des sportifs du dimanche.
En milieu rural par contre, dans le profond Bénin, la bicyclette est toujours usitée par les cultivateurs, les vendeuses et les élèves pour aller d’un point à un autre. Les routes n’étant pas toujours praticables en milieu rural le mode de transport qui s’adapte le plus reste le deux roues. Le touriste peut également trouver des loueurs ou organisateurs de tours à vélo permettant d’allier plaisir, originalité et effort pour visiter à votre rythme et de façon écologique.
Les tricycles
Les tricycles ont fait leur apparition au Bénin il y a quelques décennies. Appelés aussi kloboto localement, Les tricycles sont des engins à 3 roues disposant d’un toit de protection. On note une croissance de ce mode de transport surtout dans la capitale économique, Cotonou, depuis quelques années.
Les tricycles sont de provenance asiatique et desservent les usagers en provenance des marchés vers les quartiers à fortes densités démographiques, tel que Avotrou dans le 1er arrondissement de Cotonou ou vice-versa. La capacité des tricycles est de 4 passagers, le conducteur inclus.
Les prix varient en fonction des distances, mais sont nettement abordables par rapport aux célèbres taxis-motos. On note par ailleurs l’absence d’une gare uniquement réservée aux tricycles. Ce qui complique la tâche aux usagers, obligés de faire des tricycles un choix de transport opportuniste et occasionnel.
Les véhicules particuliers et les taxis-villes
Les véhicules particuliers sont très prisés dans les grandes villes au Bénin. C’est le mode de locomotion privilégié de la classe moyenne, constituée des fonctionnaires, des enseignants, entrepreneurs, banquiers, avocats, commerçants, etc. et de l’élite, constituée des patrons, des politiques, entre autres.
On note une progression fulgurante de l’acquisition des véhicules au Bénin surtout à Cotonou. Pour illustrer ce boom sans précédent, le ministère des transports estime qu’en 10 ans, plus de 60 394 véhicules neufs et d’occasions ont été immatriculés. Ce qui représente une haute de plus de 12% en une décennie.
Ce phénomène est expliqué -selon plusieurs spécialistes de la question- par le marché, en pleine expansion, des véhicules d’occasions communément appelés les “Venus de France”.
Les taxis-villes, quant à eux, apparus avant les années 1960 jouent un rôle considérable dans le transport commun urbain. Certes, depuis la crise de 1980, les taxis-villes sont sur la pente descendante. La faute à une progression notable des taxis-motos dit “Zémidjans” et l’absence d’une véritable politique des pouvoirs publics et matière de transport commun organisé.
De plus, la dégradation du trafic routier ne facilite pas les déplacements en taxis-villes à l’intérieur du pays. On dénombre à ce jour environ 2 000 taxis-villes immatriculés.
Reconnaître un taxi-ville au Bénin est facile. Il arbore souvent une couleur jaune en guise de peinture. Cette couleur par endroits se transforme en jaune orangé avec quelques tracés de vert. La conjoncture économique fait néanmoins du taxi-ville un mode de transport commode et peu couteux. Et il est très sollicité pour les déplacements supérieurs à 30 Km.
En outre plusieurs compagnies de transports privées sont apparu depuis 2016. À l’image du célèbre service Über, ils ambitionnent de révolutionner le milieu avec des applications, sites web ou services technologiques dédiés pour satisfaire la clientèle. Ainsi nous avons au Bénin : Bénin Taxi, Taxi Xpress, Uber Taxi, entre autres.
Le taxi-moto ou Zémidjan
Véritable phénomène depuis la crise épique de 1980, au Bénin les taxis-motos sont le mode de transport routier le plus prisé par les usagers. Leur croissance fulgurante s’explique par une hausse exponentielle du taux de chômage au Bénin, entre 1980 et 2016. Le taxi-moto ou “Zémidjan” est un deux-roues motorisé de production chinoise, pour la plupart.
À l’origine surnommé « Taxi Kanan », dans l’unique but de transporter les vendeuses d’akassa (pâte locale à base de manioc), le taxi-moto a évolué pour devenir « Zémidjan », c’est-à-dire en langue fon « Prend moi vite ».
Ce mode de transport concurrence fortement les taxis-villes au point où ces derniers se font rare. Les Zémidjans grâce à une mobilité accrue couvrent en un temps moindre de grandes distances et accèdent facilement aux quartiers de ville et zones reculées contrairement aux taxis-villes. Leur prix également reste accessible et flexible.
Les transports en commun : bus et minibus
Au Dahomey, afin de compenser la chute croissante des taxis-villes, la Régie des Transports née dans les 60, céda sa place à des sociétés départementales de transport urbain et interurbain. Une initiative du pouvoir public béninois dans les années 70. Ce qui a permis la création dans plusieurs départements d’au moins un parc pour desservir le trafic vers les quartiers urbains.
En 1987, malheureusement, toutes ces sociétés firent faillite et furent liquidées. Conséquence immédiate de la crise économique et sociale grandissante dans le pays. Cette période a marqué la fin de l’ère d’un véritable réseau de transport commun.
Cependant en 1996, plusieurs entités privées (Albatros inter ; Autobus) ont tenté de prendre la relève, cela s’est soldé par un échec cuisant. Dès lors on assiste à l’émergence de minibus, qui sont provisoirement enregistrés en tant que taxis-villes en attendant une finalisation des textes, qui devraient leur procurer un statut officiel, une couleur et une autorisation de lignes à desservir.
A Cotonou, on les retrouve à Saint Michel et Tokpa (Marché Dantokpa) pour desservir les axes Fidjrossè–Tokpa–Godomey–Calavi. A Porto-Novo, ils sont présents à la gare de Saint Pierre-Paul et à Ouando afin de desservir le trafic à l’intérieur de l’Ouémé et vers Cotonou. Les prix des minibus sont parmi les plus bas mais le confort est souvent problématique.
Comme le dit Pélagie, une usagère régulière des minibus « On nous entasse comme des sardines ». Ici on les surnomme « Tôkpa-tôkpa » parce que la destination finale est le grand marché. Outre ce moyen, une compagnie privée à mis sur le marché de nouveaux moyens de transport en commun. Il s’agit des bus de la société « BenAfrique » que l’on retrouve un peu partout sur le territoire.
Le transport aérien
Le Bénin ne dispose que d’un seul aéroport qui respecte les normes internationales, d’une capacité réduite, en l’occurrence l’Aéroport International Cardinal Bernardin Gantin de Cotonou. De plus on note six aérodromes secondaires. Des efforts sont cependant fournis ces dernières années pour accroître la capacité d’accueil de l’aéroport.
Les acteurs principaux du trafic aérien béninois sont principalement l’ASECNA (l’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar), l’ANAC (l’agence nationale de l’aviation civile) et la DNM (direction nationale de la météorologie).
Le transport ferroviaire
Le trafic ferré au Bénin géré par l’OCBN, est peu usité et comprend moins de 600 Kms à travers trois lignes, dont une seule active, en l’occurrence Cotonou–Parakou–Cotonou avec 438 Km. Les trafics voyageur et marchandise dans le domaine sont en chute libre. Sont pointés l’insécurité du trafic et de la vétusté des wagons marchandises et voyageurs.
Le transport maritime
Le transport maritime concerne plus les marchandises au Bénin. Contributeur principal de l’économie béninoise, le trafic maritime est toujours en forte croissance. Toutefois, ces dernières années sa croissance est restée stagnante. La faute notable à la concurrence sous-régionale du Port de Lomé au Togo, voisin, en nette expansion.
En effet, la plus faible profondeur des eaux maritimes béninoises ne permet pas à certains navires d’amerrir. Le Port Autonome de Cotonou est géré par une société portuaire belge, PAI, pour justement améliorer les infrastructures du port afin de le rendre plus compétitif.
Et toi, as-tu déjà eu l’occasion de voyager dans le pays avec ces transports ? Partages-le en commentaire !
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